Collectif national de résistance à Base élèves…

contre tous les fichiers scolaires

Un fichier recensant 11 millions d’enfants rend l’âme… au Royaume-Uni

Posted by retraitbaseeleves sur 30 août 2010

(source: big brother watch)

Le 6 août 2010, le Ministère britannique de l’Education a décidé de couper les accès à « Contact Point », la proche parente outre-manche de la Base élèves

Près de dix ans après les débuts de ce projet tentaculaire censé améliorer la protection de l’enfance. Cette base de données contenait les données personnelles nominatives sur 11 millions d’enfants. Toutes les données enregistrées devraient être détruites dans les prochaines semaines [1]. 

Pourquoi avoir décidé de la suppression de Contact Point ?

Contact Point avait été créée dans le cadre d’une politique de protection de l’enfance et de prévention de la maltraitance, impliquant des services sociaux, éducatifs et policiers. Mais, au fil des années, son utilisation à l’échelon national, a donné naissance à un fichier gigantesque sur les enfants et leurs proches, et qui a révélé ses failles et son caractère liberticide :

  • sécurisation totale impossible : une étude du cabinet de consultants Deloitte, longtemps dissimulée par le gouvernement, avait rappelé l’évidence que la sécurité totale d’un tel système était impossible [2];
  • démesure : entre 330.000 et 400.000 professionnels (enseignants, travailleurs sociaux et policiers) avaient potentiellement accès aux informations personnelles nominatives sur toute la jeunesse britannique de moins de 18 ans;
  • problème de confidentialité : très vite sont apparus des cas de partage illégal d’informations entre des utilisateurs, habilités à accéder à la base-de-données, et d’autres personnes non autorisées;
  • inefficacité, malgré un coût de plus de 224 Millions £ (150 M€), et le fait que les saisies pouvaient occuper jusqu’à 4/5 du temps d’un professionnel de l’enfance;
  • inégalitaire : alors que ContactPoint était largement méconnue du public, l’administration avait reçu plus de 50.000 demandes de parents, dont de nombreuses célébrités et hommes politiques, pour supprimer les données de leurs enfants, créant de fait des inégalités de traitement de la confidentialité. [3]

Afin de protéger les enfants, le gouvernement britannique n’a donc pas hésité à remettre en cause l’utilité d’une base de données nationale centralisée accessible en ligne.

. « Nous en étions arrivés à une culture qui mettait l’accent sur la saisie bureaucratique plutôt que sur le travail de terrain et la prise en compte de la situation individuelle de chaque enfant », dixit Tim Loughton, ministre de la jeunesse [4].

Le CNRBE salue cette décision et invite les professionnels de l’éducation, de la statistique, et les parlementaires français à supprimer immédiatement et sans condition la base-élèves et la BNIE qui concernent 13,5 millions d’enfants, et à réfléchir d’urgence à d’autres solutions plus respectueuses des libertés.

Le CNRBE

Notes :

[1] Lire la note de la LDH-Toulon, celle du site Big Brother Watch et l’annonce officielle du gouvernement (en anglais)

[2] Rapport du consultant Deloitte sur Contact Point (format PDF – en anglais – source: Daily Telegraph)

[3] Article du Daily Telegraph, 27/01/2009.

[4] Article du 10 juin 2010.

Une Réponse to “Un fichier recensant 11 millions d’enfants rend l’âme… au Royaume-Uni”

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