Collectif national de résistance à Base élèves…

contre tous les fichiers scolaires

Concertation sur l’école: fin de la mascarade

Posted by retraitbaseeleves sur 21 novembre 2012

Rappel des épisodes précédents… Le CNRBE a été reçu le 13 juillet au cabinet du ministère de l’Education nationale afin d’évoquer la question du fichage scolaire. Il s’agissait de poser clairement la question au nouveau gouvernement de l’abandon de ces fichiers, alors qu’encore dans l’opposition, le Parti socialiste considérait Base élèves (BE1D) et la Base Nationale des Identifiants Elèves (BNIE) comme faisant partie des funestes œuvres à éradiquer du palmarès sécuritaire de Nicolas Sarkozy (1).

Aussitôt après ce rendez-vous, le cabinet de Vincent Peillon a « invité » le CNRBE à participer à la « concertation sur la refondation de l’école », et notamment la thématique « Une grande ambition pour le numérique ». S’apercevant que le responsable d’un grand lobby industriel avait été choisi pour animer cette thématique (François Monboisse, lié au Medef et aux entreprises de « vente à distance »), le CNRBE a annoncé qu’il ne  participera pas à ce pseudo débat. Mais il lui avait été indiqué, comme à toutes les autres organisations invitées à y contribuer, qu’un texte pourrait être publié parmi des centaines sur le site de la concertation.

En dépit de plusieurs relances depuis la fin de cette opération le 1er octobre, la déclaration du CNRBE n’apparaît toujours pas dans les contributions mises en ligne.

Le CNRBE y a dénoncé le fait que depuis plusieurs années, sous l’égide du ministère de l’Éducation nationale, des procédures de traçage informatisé ont été mises en place, effectuant des compilations de données personnelles des élèves, des étudiants et de leurs proches, et ouvrant la porte à tous types de croisements échappant au contrôle des responsables légaux. Ces fichiers ont pour la plupart été conçus et renseignés sans aucune information préalable et en dehors de tout débat parlementaire – parfois même hors de tout cadre légal – et posent de graves problèmes pédagogiques, juridiques, philosophiques et éthiques.

Les applications Base Élèves, Base Nationale Identifiants Élèves (remplacé en février 2012 par le Répertoire National Identifiants Élèves), Sconet-SIECLE, AFFELNET, Admission Post Bac, Livret Personnel de Compétences et autres livrets scolaires électroniques, distordent le rapport entre les enseignants et les élèves, et contaminent les pratiques pédagogiques. Mais le seul argument du ministère – ces applications sont des outils efficaces et indispensables de gestion administrative – n’est qu’un prétexte qui conduit à confondre gestion financière et conduite des apprentissages.

Il n’est donc pas surprenant que, en plus de cette censure des arguments du CNRBE, les conclusions de la Concertation sur « l’école du numérique » répondent en grande partie aux préoccupations des industriels. Dans le rapport final (2), l’informatique n’est considéré que comme un moyen de « pilotage du système » (en un mot, le fichage), prévu pour déverser des contenus et créer des « plateformes collaboratives », sans jamais aborder la question de l’asservissement des mêmes outils pour ficher, cataloguer, répertorier les individus sans leur consentement… Le numérique reste une arme économique («mettre en place un plan “numérique au primaire” renforçant les équipements, les usages, l’innovation et la formation des enseignants pour la réussite de tous les élèves»…) sans qu’il ne soit jamais question d’aborder sérieusement son rôle profondément politique.

Le CNRBE n’a jamais été hostile à l’usage de l’informatique comme outil pédagogique, notamment de recherche et de communication, mais dénonce le lobbying industriel qui pèse sur le débat. Il déplore à nouveau la censure dont il est victime et réitère ses demandes d’abandon de l’ensemble des fichiers mis en place par l’Education nationale, qui permettent à terme le fichage de l’ensemble de la population.

(1) La France en libertés surveillées, Parti socialiste, mars 2009. Se reporter à l’Abécédaire (consultable ici au format PDF).
(2) Cf pages 49-50 du Rapport final du 1er octobre 2012.

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