La liste des lauréats des Prix Orwell 2010, sanctionnant les pires atteintes à la vie privée, aux libertés publiques et individuelles, semble interminable. De mémoire d’organisateurs, jamais le choix n’a été aussi difficile. Les jurés ont d’abord absolument tenu à exclure le plus attendu des Big Brothers, Nicolas Sarkozy, pour dopage et récidivisme chronique, et préféré « récompenser » les plus méritants de ses exécuteurs, qu’ils soient ministres, hauts fonctionnaires, élus locaux, entreprises, médias ou personnalités. Résultat : dix trophées décernés, neuf prix Orwell et un prix Voltaire pour cette 10ème édition des BBA !
La catégorie Etats/Elus était si fournie en candidats poids lourds que deux mentions ont été instaurées. Dans la Mention spéciale Fichiers, à la quasi unanimité, le jury a souhaité récompenser les ministres successifs de l’Education nationale (en l’espèce, Gilles de Robein, Xavier Darcos puis Luc Chatel), pour six années d’efforts à mettre en place un fichage systématique (sans base légale et dénoncé par des instances de l’ONU comme le Conseil des droits de l’enfant) des enfants dès l’âge de trois ans. Base Elèves et la BNIE (Base nationale d’identifiants élèves) sont le socle d’un futur « Safari », qui permettra un fichage à la source des futurs actifs, façon « casier scolaire ». Deux autres fichiers ont été distingués : le @RSA d’Eric Woerth et Martin Hirsch et le fichier H1N1 de Roselyne Bachelot. Lire le reste de cette entrée »