Tribune de Claude Didier (PAS 38, UDAS).
Directeur d’école primaire dans l’Isère,
signataire de l’Appel contre Base élèves
et membre du CIRBE, le relais isérois du CNRBE.
Essayons de jouer l’avocat du diable pour tenter de tirer le meilleur profit des évaluations nationales. Admettons pour commencer que les évaluations nationales soient indispensables pour tous les élèves de CE1 et de CM2 tous les ans, alors qu’un échantillon représentatif permettrait d’obtenir des données tout aussi fiables. Admettons ensuite que ces évaluations se cantonnent aux seuls apprentissages du français et des mathématiques, alors que de nombreux élèves trouvent du sens et de la motivation dans ces matières grâce à la transversalité des apprentissages à l’école et à la variété des activités pratiquées. Admettons encore que ces évaluations se concentrent sur des exercices techniques écrits, au détriment des capacités de créativité, d’expression et de communication, de sens critique. Admettons aussi que ces évaluations imposent une unique situation de contrôle, l’élève seul face à sa copie, au détriment de l’oral d’une part, des dynamiques de coopération et de recherche collective d’autre part. Comme si aider chaque enfant à se situer imposait forcément une ambiance d’examen. De mise en examen. Ces sacrifices admis, lourd postulat, essayons d’analyser objectivement les contenus et les méthodes utilisés.